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Denis Lacaze (Oursbelille)

Denis Lacaze, les marionnettes vont au-delà du comédien

Retour en Hautes-Pyrénées pour Denis Lacaze et ses 150 marionnettes en commençant par un passage remarqué au festival des Maynats. Interview de celui qui se cache d'habitude derrière.

La marionnette entre Denis Lacaze et le public des Maynats/ Stéphane Boularand (c)Bigorre.org

La marionnette entre Denis Lacaze et le public des Maynats/ Stéphane Boularand (c)Bigorre.org

Comment êtes-vous arrivé à la marionnette ?

Ca a commencé quand j’ai rencontré un passionné de marionnettes qui était en fac théâtre dans un theatre pour enfant de Marseille ou je travaillais. Il m’a proposé de participer à un laboratoire dans une chapelle désacralisée dans laquelle ou pouvait jouer. Il était metteur en scène, j’étais comédiens. Et quand j’ai touché à la Marionnette en fait j’ai dit ok moi je peux la fabriquer. Et donc de là on a travaillé 15 ans ensemble.

Fabrication et manipulation sont liées pour vous ?

Pour moi oui. J’ai deux casquettes. Je suis artisan quand je les fabrique et artiste quand je les manipule. J’ai besoin que ces deux temps soient bien distincts. L’atelier ou je suis seul pour fabriquer. Je sais ce que ma marionnette va devoir être capable de faire. C’est inutile de créer des mouvements qui ne servent à rien dans le spectacle. On part d’une matière inanimée et comment on donne la vie, comment on va faire le transfert de notre énergie à la marionnette pour qu’elle prenne vraiment vie. Pour qu’elle respire. Des fois, je regarde, je me dis waouh. La marionnette me dépasse : on ne fait que donner une impulsion, la marionnette se met en mouvement. Et je ne fais que l’accompagner ensuite, que la suivre. Et quelquefois c’est tellement juste ! C’est très facile après pour moi de jouer avec elle. J’ai déjà réfléchi a tout ça en lui donnant vie.

Au Maynats, on a vu des marionnettes très complexes !

Pas toutes : pour le spectacle au bout du jardin, c’était des marionnettes sur table. Mais c’est vrai que pour la déambulation on avait de la marionnette Bunraku, qui est la technique la plus avancé avec tout le visage qui est vivant avec des gâchettes qui permettent d’ouvrir la bouche les yeux sourcils. J’ai utilisé aussi une technique birmane qui permet d’ouvrir ou de fermer la main. En 25 ans, j’ai fabriqué des marionnettes avec toutes les techniques. Je les sculpte et après je les donne à une plasticienne pour qu’elle les maquille comme si elle leur mettait une peau.

Qu’apporte la marionnette au comédien ?

La marionnette a une présence très forte. Même avant de bouger. Je ne regarde pas le public pour laisser la marionnette capter l’attention. En particulier avec son regard et la richesse de ses expressions dépassent le comédien. C’est vraiment magique !

Comment se passe ce retour en Hautes-Pyrénées ?

Tout est à construire ici. Ça a commencé avec Les Maynats que je connaissais déjà et ou j’étais venu avec une autre compagnie. Et j’ai regardé ce qu’il y avait en manifestation et j’ai contacté celles qui correspondaient à ce que je propose. C’est comme ça que je serais le 28 juin au Jardin Massey en ouverture de La Culture au Jardin de la mairie de Tarbes. Ce sera Le jugement dernier du cochon. C’est le jugement des animaux comme il existait entre le 14e et le 17e siècle où on jugeait des animaux comme des humains, avec le droit à la parole, à la défense. On allait jusqu’à habiller les animaux. Un spectacle que j’ai monté il y a une dizaine d’années, que j’ai joué au Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières.

Propos recueillis par / ©Bigorre.org / publié le

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