Est-ce que tous les publics reçoivent votre Adishatz avec l’enthousiasme qu’on a pu entendre hier soir au théâtre d’Aurillac ?
Au Japon, au Chili ou en Italie ou j’ai joué ce spectacle, c’est difficile de savoir. Mais ce qui les rattache à mon histoire, c’est toutes ces chansons populaires comme Madonna, mais aussi les chansons paillardes car elles existent dans toutes les traditions. La conversation avec mon père trouve aussi un écho dans des pays comme le Chili ou la relation à la famille est très forte. Et la boite de nuit renvoie à une adolescence un peu chaotique qu’on peut avoir parfois. Autant de lien avec les spectateurs que je perçois, quelles que soient la culture ou la langue.
Est-ce une histoire très datée et locale ?
Oui d’une certaine façon puisqu’il y a ce que j’ai vécu à Tarbes, mais ça nous parle aussi de quelque chose de très universelles, l’attachement à la famille, à une région, à l’endroit où on est né, à son identité, l’ambivalence aussi. Des thèmes qui ne sont jamais périmés !
Comment évolue cet Adishatz ?
Ce n’est pas un spectacle figé. C’est un outil que je fais évoluer selon les endroits, l’ambiance que j’ai envie de créer. Je fais varier la dramaturgie, je rajoute des chansons comme hier soir le Papaoutai de Stromae qui trouve un écho dans la relation avec mon père.
Les chants pyrénéens qui terminent le spectacle sont un solde de tous comptes avec cette adolescence tarbaise ou une marque d’attachement ?
C’est vraiment un attachement. J’ai eu ce chant tout le temps dans les oreilles quand j’étais à Tarbes. Après les matchs de rugby, en famille, quand les gens étaient éméchés, mon père parfois se mettait à chanter des chants pyrénéens. Je règle un peu mes comptes avec cette adolescence, je mets de la distance, mais c’est quand même une véritable déclaration d’amour. J’y mets beaucoup d’amour et d’authenticité.