Il y a des textes qui traversent les siècles avec des thèmes intemporels. D’autre pas, des textes solidement ancrés dans des mœurs de leur époque. C’est bien le cas des Femmes savantes, où Molière se moque des femmes qui ne se contentent pas rester docilement dans l’espace que leur donne la société et leur mari en particulier. Quand elles osent philosopher c’est à vide, quand elles s’éprennent de poésie, c’est celle d’un Trissotin grotesque. Heureusement tout finira bien et l’ordre social sera rétabli : la parole du mari s’imposera à ces femmes savantes qui reviendront à la raison et à leurs broderies. En trois siècles, la société à changé. Une pièce qui porte une vision aussi datée est un véritable défi lancé au metteur en scène : trouver un nouvel éclairage, inventer une nouvelle approche pour que le texte dévoile l’universalité qui se cache sous l’archaïsme. On pense au travail d’Oskaras Korsunovas sur « La mégère apprivoisée » de Shakespeare par exemple. On attendait donc avec une certaine curiosité ce que Marc Paquien allait apporter à ces femmes savantes venues d’un autre temps.
Sans cette attente, nous aurions applaudit sans réserve. Une mise en scène classique en phase avec les cinq actes tout en en alexandrins. Une interprétation efficace et convaincante. Les costumes d’époque. C’est techniquement séduisant. Mais ou est le regard de l’artiste qui éclaire notre culture et notre présent ? Nous étions au Parvis jeudi soir. Nous aurions pu être au théâtre du Palais-Royal le 11 mars 1672. Au spectateur, s’il en à la maturité, d’apporter la distance nécessaire, d’aborder le texte avec un second degré qui permet de se moquer des hommes qui se moquent des femmes. Mais n’est pas précisément ce qu’on attend d’un metteur en scène ?