On a vu La Princesse Maleine

C’est dans une atmosphère qui ressemble à un conte noir que Pascal Kirsch a invité le public du Parvis mardi soir, à peine plus d'un an après sa création au Festival d'Avignon. Une dispute entre deux rois et les fiançailles entre la princesse Maleine et le prince Hjalmar tourne à la guerre entre les deux souverains. La princesse qui ne se résout pas à oublier son prince promis est enfermée dans une tour d’où elle s’échappera quelques années plus tard pour constater que le pays a été ravagé par la guerre. Un récit venu d’un conte des frères Grimm qui devient un drame sous le plume de Maurice Maeterlinck. Et qui prend corps sur la scène du Parvis comme un tumultueux et funeste destin dont Pascal Kirsch souligne l’absurdité dans sa mise en scène. Un spectacle qui joue avec l’alternance de la violence du récit, de l’absurdité du destin, et la longueur du temps qui passe. Une mise en scène riche en technologies au service de la narration, qui soutiennent l'attention tout au long des deux heures et demie de spectacle servie par les dix comédiens et par le musicien qui ponctue les dialogues du son de sa guitare électrique. Un très beau spectacle, surtout pour les spectateurs qui ont tenu la distance.