On a vu Les revenants

Avec Les revenants, Thomas Ostermeier signe une superbe mise en scène qui joue avec les oppositions comme le fait le texte d’Henrik Ibsen. Une scénographie complexe avec un plateau tournant qui nous fait passer très cinématographiquement par un grand travelling de la salle à manger au salon de la maison d’Hélène Alving qui accueille avec autant de plaisir le retour de son fils Oswald que de crainte de voir en lui le revenant, les traits de son mari décédé et célébré alors qu’elle révèlera toute la noirceur que cachait le personnage. La scénographie est complexe mais c’est très sobrement que l’émotion s’exprime par des petits gestes. On pénètre progressivement au plus profond de l’intimité des personnages avec une mise en scène tout en simplicité. Une formule qui associe complexité et simplicité pour permettre au texte d’Ibsen, traduit et modernisé par Olivier Cadiot, de délivrer toute sa finesse et une sombre beauté qui mêle inceste, adultère, alcool et destinée tragique dans un drame familial qui a fait scandale à sa sortie. Un texte envoutant, une mise en scène virtuose et des comédiens qui mettent en valeur et magnifient ces Revenants pour nous offrir une superbe perle noire.